ONG

juin 21, 2015

Egypte: Au Caire, un homme se fait agresser parce qu'il a une apparence d' "homosexuel" (VIDÉO)


Source : http://www.huffpostmaghreb.com/2015/06/17/caire-agression-homosexue_n_7602050.html
Autre source : http://www.afrik.com/egypte-un-homme-se-fait-agresser-car-il-y-a-une-apparence-d-homosexuel

Un jeune homme aux cheveux longs se faits agresser verbalement et physiquement en pleine rue. Les images montrent un homme prendre le jeune homme par le col et lui mettre une gifle, pendant que les gens autour de lui rient et se moquent de lui.

Depuis la prise de pouvoir du Général Al-Sissi, les autorités égyptiennes ont pris pour cible la communauté gay en multipliant les rafles et les arrestations de masse alors que la communauté mondiale demeure indifférente.

Quelques mois avant cet épisode malheureux, l'arrestation de huit hommes suite à la diffusion sur internet d'une vidéo présentée comme celle d'un "premier mariage gay en Egypte" avait créé la polémique. La vidéo montre vaguement deux hommes. L'un d'eux offre une bague à l'autre alors qu'une dizaine d'individus présents semblent s'en réjouir. Cette vidéo a fait le tour des médias arabes et occidentaux alors que les procès sujets à plusieurs vices de procédures ont manqué de médiatisation.

En mai 2014, quatre hommes ont été arrêtés lors d’une fête organisée dans un appartement à Nasr City, à l’est du Caire. L’un d’entre eux a été condamné à 12 ans d’emprisonnement, la sentence la plus lourde jamais prononcée contre un homosexuel en Égypte.

Face à ce chaos collatéral, des groupes de pression se sont organisés pour agrémenter la lutte digitale. Les réseaux sociaux ont été actifs notamment sur twitter avec le hashtag #StopJailingGays (Arrêtez d'emprisonner les gays) et sur Facebook avec la page "Solidarity with Egypt LGBT" (solidarité avec la communauté LGBT en Egypte). Cette campagne a engendré des manifestations devant plusieurs ambassades d'Egypte à travers le monde.

En Tunisie, même combat ou presque!

Les activistes pour la cause LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) en Tunisie sont de plus en plus nombreux, particulièrement sur les réseaux sociaux et suite à la déclaration de l'ancien ministre de la Justice transitionnelle et des Droits humains, Samir Dilou qui avait ouvertement dit sur une chaine de télévision nationale que les homosexuels étaient des "malades" qui avaient besoin d'être hospitalisés.

Parmi ces initiatives, Kelmty,LGBT tunisien ou encore Gayday Magazine mais aussi d'autres collectifs qui préfèrent garder l'anonymat.

L’association “Shams”, elle, pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie a obtenu son visa d’activité le mois dernier, au lendemain de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

Récemment, une proposition de plusieurs organisations de la société civile (dont l'ATFD) visant à annuler l'article 230 dans le cadre de la réforme du code pénal, a été catégoriquement refusée par le ministère de la Justice.

Lire l'article

Témoignage lu sur france24.com

 

"Si la police intervient, c’est pire"

Dalia Alfarghal, militante LGBT en Egypte.

J’ai essayé d’entrer en contact avec la personne qui a filmé la scène, parce que c’est le seul qui a essayé de le protéger. Il m’a répondu par email qu’il ne savait rien du sort de ce jeune homme. Il m’a juste dit que deux personnes l’avaient emmené sur une mobylette pour l’aider à se sauver. Mais en réalité, je ne sais pas ce qu’il lui est arrivé.
Certains médias disent que les autorités ont ouvert une enquête. Mais je doute fort que ce soit vrai. J’espère, en tout cas, que la police n’est pas intervenue, car si elle intervient c’est pire. Elle pourrait le violer, l’emprisonner.

Beaucoup de gens parmi la communauté LGBT que je connais personnellement m’ont déjà raconté avoir été agressés et violés, parfois à l’intérieur même du poste de police. Mais ils n’osent pas porter plainte, ou en parler publiquement. Ils ont peur, honte, car le regard de la société sur ces gens est empli de mépris. Personne ne va les défendre à part quelques militants des droits humains.

"Les LGBT sont traqués sur les réseaux sociaux"

Depuis plusieurs mois, la police mène une traque sans merci contre les LGBT, surtout en les piégeant sur les réseaux sociaux et les applications de rencontres sur les Smartphones.

Nous sommes par exemple en train de suivre l’affaire d’un jeune syrien qui a été piégé ainsi. Un officier de police lui a donné un faux rendez-vous amoureux sur une de ses applications et quand le jeune homme s’est rendu sur le lieu de la rencontre, des policiers l’ont attrapé et l’ont emmené en voiture au poste de police de Dokki [un quartier résidentiel du Caire]. Les services de médecine légale ont pratiqué un "test médical" sur son anus, censé détecter son homosexualité. Un test humiliant, un viol de son intimité. Nous avons en outre appris par un avocat que nous lui avons fourni que la police a établi un rapport l’accusant de "débauche", qui a été rapidement transféré au bureau du procureur. Il va donc passé en jugement prochainement. Nous sommes très inquiets pour ce jeune syrien qui est très vulnérable, car il a été accueilli en Égypte en tant que réfugié. Il est d’ailleurs enregistré auprès de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.

Au même titre que les sympathisants de Frères musulmans qui sont devenus la tête de turc des autorités et des médias, les homosexuels sont livrés en pâture à la vindicte populaire. Les médias et le public se jettent sur tout ce qui touche à ces deux sujets.

Pour avoir une idée de l’ampleur de l’ambiance anti-gay qui règne ici, il n’y a qu’à voir le buzz qu’a suscité le reportage de la journaliste Mona Iraqi qui a filmé récemment une descente policière dans un hammam présenté comme un  "repaire gay" au Caire, après l’avoir elle-même signalé à la police. Elle a filmé ces hommes à visage découvert sans vergogne, mettant leur vie et la vie de leurs familles en danger. Dans un pays qui se respecte, elle serait punie par la loi mais en Égypte, elle est applaudie. 

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